Quand le temps presse, quand les évènements se précipitent, quand les sensations s’emballent, se bousculent, fondent sur toi sans crier gare et que leur violence te laisse sans voix, introduis de la lenteur dans le cours des choses qui vont de soi ; de la lenteur, de la lenteur jusqu’à l’exaspération, comme une soudaine distance entre le coup et la blessure, un espace pour s’étendre et pour respirer.
Suite du compte-rendu, en textes et en images, des stages de l'été 2020
Jour 3 — Mardi 14 juillet 2020
Prenez 2 feuilles. Préparez des couleurs correspondant au splash du premier jour, + de l’eau et du liant acrylique en quantité. Préparez un minuteur.
En 3’30 maximum, réinterprétez avec une grande quantité de peinture visqueuse (entre liquide et pâteuse) les formes produites par le splash, puis appliquez aussitôt l’autre feuille pour produire une empreinte de l’une sur l’autre.
Retravaillez lentement et patiemment les effets obtenus, en choisissant dans les propositions suivantes :
- Décoratif et graphique
- Effets de volumes
- Solidification et restructuration des formes aléatoires.
2 compositions de Pascale Robin
Françoise Brajout - 3 variations
Mireille Vincent - 2 variations
3 variations de Marie de Valon
2 variations d'Elise Desvaux Nsongo
2 variations de Christine Souchay
3 variations de Christiane Benoît
Jour 4 — Mercredi 15 juillet 2020 – La fête du silence
Pause dans les exercices pour se laisser le temps de finir les peintures commencées.
S’il devait y avoir une fête de la musique, cela devrait être la fête du silence. Ce jour-là, les hommes ne devraient faire aucun bruit sur toute la terre. Pas de voitures, pas d’avions, pas de machines. Pas un mot, juste le souffle des cœurs. Tout s’arrêterait et l’on s’assiérait dans les parcs et les forêts, devant les fleuves et les océans, afin d’écouter la respiration profonde du monde. Chacun serait attentif à la musique de chaque instant. Les hommes deviendraient enfin amoureux du monde, amoureux d’eux-mêmes, enfin attentifs au monde et à eux-mêmes.
Charles Juliet considère parfois durant toute une journée la valeur qu’il accordera à un unique mot. Une pareille tâche comporte beaucoup plus de pauses, de moments incertains, de renoncements que d’instants où l’on avance. Une fois de plus, la lenteur n’apparaît pas comme le signe d’un relâchement. Elle signifie les périls (de la banalité, de la cacophonie) auxquels l’artiste entend échapper.
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