Au printemps des fleurs, en automne la lune
En été une brise fraîche, en hiver la neige
Si votre esprit n’est pas encombré d’un inutile fatras
La vie merveilleuse s’ouvre devant vous.
Un poème à lire et à relire, chaque fois que vous avez un embouteillage dans votre emploi du temps ; ou chaque fois que vous êtes embarqué dans une peinture laborieuse qui ne trouve pas son chemin.
Comment a commencé la peinture ci-dessous ? C’était au cours d’un stage : une semaine de printemps ou d’été à la campagne, l’esprit pas encombré d’un inutile fatras, juste une chose sympathique à faire : peindre. Ce jour-là, il a fallu d’abord préparer un petit pot rempli de peinture liquide, d’une couleur assez sombre, un brun foncé violacé. La couleur a été projetée vivement sur la feuille, comme on sème des graines à la volée. Il fallait que cette couleur soit sombre, pour accueillir sans les étouffer les couleurs vives et fines qui sont venues se greffer dessus. Il fallait aussi qu’elle soit lancée avec force, pour emporter dans son mouvement ces motifs bigarrés et légers qui sans elle, auraient manqué de souffle. Et puis, à cette conjonction de force et de délicatesse, quelque chose est venu s’ajouter : l’espace de la feuille laissée blanche. Un ajout singulier : c’est ce qui n’est pas peint qui rend visible, et fait respirer, ce qui est peint.
(Illustration : peinture de Françoise Kahane)
P.S.
Les stages, comme celui au cours duquel cette peinture a été faite, accueillent dans le même temps des peintres à plusieurs niveaux : initiation, perfectionnement, recherche personnelle.
Informations pratiques sur les stages