Marcel Duchamp, John Cage, Octavio Paz : il s’agit pour eux d’imiter la nature. Non pas, bien entendu, dans son apparence – effort du réalisme ingénu – mais dans son fonctionnement : utiliser le chaos, convoquer le hasard, insister sur l’imperceptible, privilégier l’inachevé. Faire alterner le fort, le viril, avec l’intermittent, le féminin. Théâtraliser l’ensemble des phénomènes. Oublier le reste. Mais le reste, il n’y en a pas.
Jour 4 — Mercredi 20 avril 2016 – Oublier le reste
A - Sur une feuille enduite de liant acrylique, étalez des couleurs (pigments en poudre, eau et liant, si vous avez). Que la consistance des couleurs soit à la fois dense et liquides. Le brossage s’effectue en longues trainées horizontales ou légèrement obliques, aux liaisons dégradées pour éviter de produire un effet bayadère.
Jetez quelques gouttes d’eau sur la peinture fraîche, et faites-la ruisseler pour obtenir quelques coulures plus ou moins verticales.
Posez des papiers pliés sur certaines parties de la peinture pour obtenir des empreintes. Posez une fois, ne tamponnez pas.
Laissez sécher. Mais en cours de séchage, épongez quelques zones humides pour produire des formes par retrait de la peinture.
Tous les dessins obtenus dans la peinture, produits par brossage, empreinte, coulure, délavage, sont ensuite précisés au pinceau.
Composition de Sylvie Sciancalepore (détourage au blanc, et dessin à la brosse par-dessus l'effet de matière).