Les artistes sont bien des créateurs mais pas des démiurges, le monde n’a pas commencé avec toi et ne s’achèvera pas non plus avec toi. Tu es à la fois un phénomène existant et un individu réel. Au moment où tu existes, tu es aussi d’une richesse infinie. Lorsque le moment sera venu pour toi de ne plus exister, tu disparaîtras. La seule voie d’existence de l’artiste, fragile individu, face aux courants irrésistibles de son époque, s’il ne veut pas être balayé, sera de se tenir sur le côté et d’observer sereinement dans la marge de la société. Ainsi seulement il pourra continuer à faire ce qu’il voudra et peindre ce qu’il aimera.
Jour 3 — Mardi 19 juillet 2016
Préparez la « une » d’un journal quotidien.
Définissez un cadre au crayon, au format de cette page de couverture, au centre d’une feuille de 50 x 65 cm, bordé par des adhésifs repositionnables.
Enduisez ce cadre de gesso, et appliquez dessus la feuille de journal, pour réaliser un effet de transfert. Après séchage partiel ou total, arrachez de façon irrégulière le papier collé, pour mélanger recto et verso de l’imprimé au hasard de ces arrachages.
Puis reprenez au pinceau et au trait les formes et les couleurs apparentes, et rehaussez-les de façon aléatoire, pour obtenir une composition structurée, où des fragments d’images sont mêlés à des effets de couleur et de matière.
Option : à l’extérieur du cadre, créez un motif ornemental à partir d’éléments trouvés dans la composition centrale, ou dans les peintures des jours précédents.
À partir de la « une » d’un journal, avec son lot de nouvelles stressantes accompagnées de publicités racoleuses, créez ainsi un objet de pure poésie.