Les gestes de l’écriture sont en petit ceux du corps entier, et même ceux de l’existence entière.
Sur une feuille, vous allez simplement verser de l'acrylique pour produire des coulures. Mais pas n'importe quelles coulures. Ces coulures devront être retenues, contrôlées, et ne pas partir dans tous les sens, avec l'objectif qu'elles servent de base pour la création de signes d'une écriture imaginaire comme on en trouve souvent sur l'Ile de Pré Britenne.
Pour ne pas vous laisser déborder, voici deux suggestions de mise en oeuvre :
- Préparez 9 petits bouts de papier format 10 x 14 cm environ. Sur chacun, versez votre acrylique liquide puis bougez délicatement ce papier pour diriger la coulure.
- Sur une feuille entière (50 x 65 cm), faites couler et circuler l'acrylique. Puis au moyen d'une fenêtre de papier de 10 x 14 cm environ, sélectionnez des détails qui vous paraissent prometteurs pour former un signe d'écriture.
Chacune des coulures sélectionnées sera ensuite exploitée selon une des propositions ci-dessous :
- Coulure redessinée en la précisant et en l'ornementant comme s'il s'agissait d'une lettrine.
- Coulure réinterprétée au trait (feutre, plume, pinceau, calame...), sur une nouvelle feuille, en corrigeant ou éliminant les détails superflus.
Pour que les coulures cessent d'être des formes de hasard, et en viennent à évoquer des signes d'écriture, composez-les dans une mise en page ordonnée. Par exemple : 9 signes répartis dans 9 cases, dans un format de 35 x 50 cm, au centre d’un format 50 x 65 cm.
Un ou plusieurs des signes créés font l’objet d’une autre réinterprétation, gestuelle et en noir et blanc, au moyen d’un spalter et/ou d’un racloir, dans une pleine page « à fond perdu », c'est-à-dire que le signe déborde de tous les côtés de la feuille. Noir sur fond blanc, et/ou blanc sur fond noir.(cf. Franz Kline, Soulages…)