A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,
Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;
U, cycles, vibrement divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;
O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Début du compte-rendu, en textes et en images, des stages de l'été 2018
Jour 1 — Dimanche 8 juillet 2018
Au cours des stages de l'été dernier, différents sujets et techniques de peinture ont été abordés jour après jour. Un premier sujet a été le point de départ d’une série de peintures, sur des énoncés chaque jour différents mais reliés subtilement les uns aux autres. La composition d’une peinture tient compte de ses équilibres internes, mais aussi de la relation avec celles qui l’ont précédée. Son format est défini par sa surface, mais aussi par le temps de son élaboration.
Un second sujet était proposé comme chaque année en parallèle : la « peinture en six jours ». Il s'agit d'une composition qui se développe au long de la semaine sur des instructions apportées chaque matin, non écrites à l’avance, et nécessitant chaque fois de s’adapter à cet imprévu. De l’instantané à la durée, du hasard au contrôle, le temps et l’inattendu sont aussi des matériaux dont chaque peintre doit savoir se servir.
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Après vous être laissé étourdir par la force étrange du poème de Rimbaud cité en haut de page, faites simplement l’inventaire de toutes les couleurs que vous avez apportées au stage. Vous allez dans une 1ère composition les utiliser toutes, sans en oublier aucune. Et les utiliser pures, sans mélanges. En attribuant à chacune de ces couleurs une forme et une dimension particulières. Les questions à se poser chaque fois :
- Si cette couleur était une forme, quelle forme serait-elle ?
- Quelle importance je lui accorde par rapport aux autres ? (Une couleur peut prendre toute la place et laisser les autres sur la marge…)
Dans cette 1ère composition, les couleurs sont utilisées en aplats, et non mélangées. Elles se juxtaposent sans occuper nécessairement tout l’espace de la feuille (mais elles peuvent le faire).
Une 2e composition est une réinterprétation de la 1ère, mais en s’autorisant cette fois le nuançage des couleurs : par mélange, superposition, dégradé, effet de touche, raclage, empreinte, délavage, frottage, etc., avec l’ajout éventuel de matériaux sous-jacents.
Peintures de Marie-Christine Schmitt
Peintures et collages de Danièle Mengual
Peintures et collages de Daniel Diot
Peintures d'Elise Desvaux Nsongo
Peintures d'Odile Montet
Peintures de Nathalie Facotti, Evelina Nichanian, Jocelyne Hassel, Nicole Orbach, Michèle Gallissot, Martine Rué, Claude Chapon.