Rencontrer le hasard

Un stage de peinture, c’est un temps pour créer des peintures. Mais c’est aussi une création en soi. Chaque jour est à inventer, à composer. Si « un tableau est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées » ,  un stage de peinture peut aussi être pensé comme une composition d’une semaine, où vont se rencontrer des peintres, expérimentés ou débutants, des idées, des pratiques, des circonstances. Tous ces paramètres, « en un certain ordre assemblés » donnent naissance à des peintures à considérer comme des interprétations de partitions en musique : des sujets ont été créés et écrits, mais chaque interprète les recrée à son tour.

La couleur, la matière, le dessin, le sujet. Mais aussi le temps qu’il fait, la durée, le lieu où l’on peint, les moments de pause : tout participe à l’élaboration de chaque tableau. Se laisser traverser par cela permet de dépasser l’application de simples recettes techniques, pour donner naissance à de vraies œuvres. Cela prend un peu plus d’une semaine, certes, et requiert une pratique régulière, mais on peut commencer à tout moment, en sachant que l’horizon recule au fur et à mesure qu’on avance, ce qui donne un intérêt nouveau à chaque pas.
 

Début du compte-rendu, en textes et en images, du stage de printemps 2023

Jours 1 et 2 — Dimanche 23 et lundi 24 avril 2023 - Jour 3 - Jour 4 - Jour 5 - Jour 6

6 fonds à base d'effets de matière ont été proposés.  Chaque fond a ensuite fait l’objet d’une proposition différente pour chaque personne, en fonction de réalisations passées le cas échéant, ou avec le parti pris d’aller au plus simple.

Fond 1 et 2 : Préparez 2 feuilles

• Une 1ère feuille fait l’objet de 3 traitements différents : enduction de gesso / enduction de liant acrylique / papier laissé vierge
• Traitements répartis en 3 zones distinctes : 3 bandes horizontales / ou verticales / ou concentriques / ou autre répartition géométrique simple.
• Les fonds ayant séché, badigeonnez cette 1ère feuille d’un mélange abondant et bien mouillé de couleurs, et aussitôt appliquez dessus la 2e feuille pour produire deux empreintes, une sur chaque feuille.

Fonds 3 et 4 : préparez 2 feuilles

• Choisissez un mot de 3 lettres qui va vous servir de support de composition. Écrivez ce mot « à fond perdu » sur un petit papier qui vous servira de modèle de mise en place. La lisibilité du mot n'est pas nécessaire, celui-ci n'est qu'un prétexte pour produire une forme.
• Sur votre palette, préparez plusieurs couleurs côte à côte.

3 - Avec votre spalter mouillé, prenez plusieurs couleurs sans les mélanger puis tracez le mot choisi, d’un seul geste, sans retour en arrière. Reprenez de la peinture sur le spalter si besoin.

4 - Reprenez le tracé du mot choisi en employant la technique du raclage : disposez des couleurs ici et là sur une 2e feuille de façon qu’elles se mélangent au passage du couteau ou d’un autre outil choisi pour racler la couleur.

Fond 5 : préparez 2 feuilles
La 1ère feuille est posée sur une planche d’appui. Déposez, en haut de la feuille, une ligne de sable fin.
Recouvrez tout le reste de cette feuille, où ne se trouve pas le sable, d’une couche épaisse de liant acrylique.
Avec la 2e feuille, pressez immédiatement et brièvement cette couche de liant, puis mettez cette feuille de côté et relevez la planche où se trouve la 1ère feuille avec le sable de façon que celui-ci, en tombant, s’accroche aux reliefs de liant et les fasse ressortir.

Autres peintures avec cette technique de peinture au sable en cliquant ici

Fond 6
Sur la 2e feuille qui a servi à presser le liant pour lui donner du relief :
Versez un mélange de liant, d’eau, de couleur et de récupération de café moulu ayant déjà servi et ayant séché, pour créer une forme aléatoire en manipulant la feuille pour produire des coulures.
(Prévoir en amont le café passé à récupérer)

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4 pages personnelles mises à jour :