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Exercices de style en coréen ou tamazight

16 Octobre 2024, 08:25 24-25 Exercice de style Peinture & écriture Peinture - Exercice de composition Peinture - format stage Peinture abstraite Abstraction géométrique Abstraction matiériste Techniques matérielles Techniques créatives Dessin

Avant de parler, un enfant chante. Avant d’écrire, il dessine. Dès qu’il est debout, il danse. L’art est le fondement de l’expression humaine.

Phylicia Rashād (chanteuse et actrice, née en 1948)

 

Compte-rendu illustré du stage peinture à 02400 Gland
 

5-6 octobre 2024

 

Un stage de peinture, c’est un moment pour apprendre, se perfectionner, pratiquer. Mais c’est aussi une création en soi. Des sujets sont imaginés, et chaque personne, expérimentée ou débutante, les recrée à son tour. Chaque jour comme chaque peinture est à inventer, à composer. Si « un tableau est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées »,  un stage de peinture peut aussi être pensé comme une composition : dans un format donné, ici deux jours, on élabore des peintures. Mais si celles-ci sont constituées de couleurs, de matières, de dessin, d’un sujet, elles sont aussi le résultat des circonstances, de la durée qu’on peut leur consacrer, des interactions entre les personnes présentes, du temps qu’il fait, du lieu où l’on peint, des moments de pause : tout concourt à l’élaboration de chaque tableau. Se laisser traverser par cela permet de dépasser l’application de simples recettes techniques, pour tendre vers la production d’œuvres personnelles qui vont au-delà de soi. Cela prend un peu plus de deux jours, certes, et requiert une pratique régulière, mais on peut commencer à tout moment, en sachant que l’horizon recule au fur et à mesure qu’on avance : le plaisir de peindre ne connait pas de limites.
 

 

Au moyen des outils de traduction gratuits, disponibles sur internet :

 

Choisissez un mot et un alphabet, dont l’écriture peut s’inscrire en occupant pleinement l’espace de votre feuille.

 

Ce mot qui devient un dessin va être interprété au moyen de différentes techniques.

 

Exemples :

 

귀두  « Gland » en coréen

 

ⴳⵍⴰⵏⵙ   « Gland » en tamazight

1. Collage en relief et monotype

 

Interprétez ce mot en papier plié, puis collé, pour former un collage en relief. Comme ce collage en relief est destiné à réaliser un monotype, pensez à disposer vos lettres inversées en miroir (comme sur un tampon). Recouvrez le collage et l’ensemble de la feuille d’une couche de liant acrylique pour le solidifier.

 

Préparez à côté sur deux autres feuilles, deux fonds noir.

 

Enduisez de peintre blanche ou de gesso, au rouleau, l’ensemble de la feuille avec le collage en relief, pour appliquer dessus chaque feuille noire pour recueillir une empreinte, dite « monotype ». Entre les deux feuilles noires, repassez du blanc au rouleau si besoin.

 

Après séchage, recommencez l’opération éventuellement avec deux ou trois autres couleurs, opaques, pour obtenir un effet pointilliste polychrome.

Un collage relief et deux monotypes, par Dany Prz
Un collage relief et deux monotypes, par Dany Prz
Un collage relief et deux monotypes, par Dany Prz

Un collage relief et deux monotypes, par Dany Prz

Deux monotypes par Elise Desvaux Nsongo
Deux monotypes par Elise Desvaux Nsongo

Deux monotypes par Elise Desvaux Nsongo

Monotype par Emma Fossati

Monotype par Emma Fossati

Monotype par Evelyne Nichanian

Monotype par Evelyne Nichanian

Monotype par Juliette Prysbyla

Monotype par Juliette Prysbyla

Deux monotypes par Martine Lucy Deux monotypes par Martine Lucy

Deux monotypes par Martine Lucy

Deux monotypes par Sylvie Sciancalepore
Deux monotypes par Sylvie Sciancalepore

Deux monotypes par Sylvie Sciancalepore

2. Coulure et raclage

Dessinez les signes du mot choisi, non avec un outil en contact avec la feuille, mais en versant de la couleur liquide, pour réaliser un tracé un peu bousculé. Puis raclez avec un couteau la couleur versée, d’un seul geste sans revenir en arrière, pour redresser ce tracé avec fermeté.

 

 

Finitions par découpage du fond en aplats de couleurs frontaux :

Elise Desvaux Nsongo

Elise Desvaux Nsongo

Finitions en redressant à la règle les contours des signes :

Emma Fossati

Emma Fossati

Finitions par découpage du fond en aplats de couleurs suggérant un arrière-plan :

Evelyne Nichanian

Evelyne Nichanian

 

3. Raclage à la colle

 

Commencez par occuper le fond de la feuille par des cercles concentriques avec des couleurs claires et lumineuses. Laissez sécher.

 

Puis recouvrez tout de colle à papier-peint, et aussitôt de noir acrylique, pour sans attendre, tracer les signes d’écriture en raclant le noir au couteau. Le tracé doit occuper toute la feuille, être réalisé par des raclages sans retour en arrière.

 

Essuyez votre couteau après chaque raclage sur une feuille blanche annexe qui pourra être la base d’une nouvelle composition (voir plus bas composition d'Evelyne Nichanian).

 

Finitions par découpage du fond en surfaces texturées ou noir :

Edith Ollivier

Edith Ollivier

Avec des craquelures qui se sont invitées toutes seules pour dessiner dans le mélange colle et noir :

Juliette Prysbyla

Juliette Prysbyla

Finitions en faisant réapparaître les cercles concentriques du fond avec un brossage léger.

Martine Lucy

Martine Lucy

Finitions avec des aplats texturés orangé sur noir, et traitement des contours en réserve de noir et par griffure des contours : 

Sylvie Sciancalepore

Sylvie Sciancalepore

4. Lavis sur humide et sec

 

Mouillez abondamment mais incomplètement, irrégulièrement votre feuille, puis tracez le signe choisi au moyen d’un spalter (brosse plate et large, 50 mm ou +), avec une, deux ou trois couleurs attrapées avec le spalter, sans les mélanger ni les laisser trop séparées sur la brosse.

 

Le tracé du signe va être enrichi de façon aléatoire par la rencontre avec le papier mouillé ou sec, et le mélange aléatoire des couleurs.

 

Là encore, ne repassez jamais sur une trace pour éviter que tout se fonde en une sauce brunâtre.

 

Peinture en cours de réalisation, avec aplats colorés pour préciser et faire ressortir le tracé au lavis :

Edith Ollivier

Edith Ollivier

Le lavis est solidifié par un fin contour noir, et des blocs rectangulaires de signes coréens animent l'arrière-plan :

Juliette Prysbyla

Juliette Prysbyla

Le lavis qui dissolvait les signes d'écriture est encadré par un camaïeu géométrique de bleus pour le structurer :

Martine Lucy

Martine Lucy

5. Patine

 

Reprenez le collage en relief qui a servi pour les monotypes. Après qu’il ait bien séché, repassez une nouvelle couche de couleur contrastante, mêlée à un peu de liant acrylique. Avant séchage complet, passez une éponge humide, délicatement ou fermement selon la résistance de la couleur, pour produire un effet de patine.

Dany Prz

Dany Prz

Pas de patine, mais des craquelures surprises:

Juliette Prysbyla

Juliette Prysbyla

Collage relief souligné par des noirs pour augmenter l'impression de volume :

Sylvie Sciancalepore

Sylvie Sciancalepore

6. Lavis sur transferts


Recouvrez l’ensemble d’une feuille avec des transferts informels : papiers imprimés (magazines, journaux …) de faible grammage, en fragments déchirés pour éviter d’avoir des bordures rigides, enduit de gesso ou de liant pour les coller sur la feuille. Puis décollez ces fragments après un début de séchage pour garder de simples traces de papier et d’encre.


Après séchage de cette opération, recouvrez tout d’un lavis : acrylique très diluée pour unifier la surface sans perdre toutes les traces matérielles et graphiques obtenues.


Après séchage de ce premier lavis, dessinez les contours des signes d’écriture au crayon, comme s’il s’agissait de caractères gras, mais ajourés. Puis passez un deuxième lavis plus foncés à l’extérieur de ces tracés, pour faire apparaitre les signes en réserve.

 

Le lavis dans un premier temps trop couvrant, a été poncé pour faire réapparaître les papiers transférés. Puis des rehauts de couleurs, des coulures réelles ou dessinées ont été ajoutés :

Juliette Prysbyla

Juliette Prysbyla

Le détourage des signes par des lavis d'intensités différentes est enrichi par de fins tracés noir s'appuyant sur les formes aléatoires données par les transferts :

Martine Lucy

Martine Lucy

Les nuances de vert et jaune sont exacerbées par les épais contours noir :

Sylvie Sciancalepore

Sylvie Sciancalepore

Hasard et contrôle

 

Le côté aléatoire de chaque technique proposée apporte une énergie, des dimensions créatives inattendues et offertes. Mais il faut ensuite dépasser un aspect d’effet de matière au premier degré.

 

Pour cela, on peut commencer par jouer de toutes les gammes de contrastes possibles : opacité / transparence – clair / foncé – tracé brut / tracé délicat – matière riche / aplat sobre – formel / informel… etc.

 

L’action de peindre, en alternant hasard et contrôle, permet d’aller vers un genre de peinture qu’on n’imagine pas, mais qui vient à nous par la pratique.

 


Celles et ceux qui pratiquent régulièrement s’affranchissent du premier degré de ces techniques et les combinent entre elles pour qu’elles deviennent des outils, un vocabulaire et une syntaxe, un langage pictural personnel.

 

Après le raclage du noir et de la colle sur le fond coloré (exercice n°3), il restait beaucoup de matière sur le couteau d'Evelyne : au lieu de jeter cette couleur, elle l'a essuyé sur une feuille annexe et en a extrait une nouvelle peinture :

Evelyne Nichanian

Evelyne Nichanian

 

La base de composition était une écriture, donc quelque chose d'abstrait et concret à la fois. Mais il n'est pas interdit de bifurquer, et d'utiliser les techniques proposées avec d'autres formes, plus ou moins tournées vers le figuratif.

 

 

3 silhouettes détourées sur un fond de lavis et transferts (exercice n°6) :

Emma Fossati

Emma Fossati

Lavis sur humide et sec (exercice n°4), puis aplats et graphismes pour faire émerger des formes anthropomorphes ou zoomorphes :

Elise Desvaux Nsongo

Elise Desvaux Nsongo

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Tout un livre pour qui aime écrire, dessiner, peindre :

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