Le monde est plein de grâce, d’inattendu. Toutes les laideurs collées dessus par notre civilisation, elles passeront. Le monde en-dessous de cette crasse est beau, simplement plus difficile à voir.
L’idée qu’on se fait des choses nous empêche de les voir. L’idée obture l’œil.
Comment, avec un minimum de dessin, et une forte approche matiériste, restituer un espace perspectif, et surtout une ambiance (Simenon ? Hopper ?) à partir de la photo proposée ? Commencez par prendre une feuille d’un format proportionnel à cette image, puis tapissez le fond avec des papiers collés et arrachés. Toujours disposés en horizontales et verticales, afin de rester dans l’esprit architecturé de l’image ; en utilisant de préférence des pages de magazines ou des cartons ondulés, dont les images ou les reliefs s’inscrivent dans ces mêmes directions.
Puis relevez le dessin géométrique simple formé par les zones à dominante claire, presque blanche : la rue, le ciel. Repérez bien les points de départ et d’arrivée de ces contours, par rapport aux bords de votre composition. Peignez avec un blanc acrylique peu ou pas dilué ces zones claires, de façon à ce que ce blanc soit « habité » par tout ce qu’il recouvre.
Après, pour la couleur, à vous de voir. Voir.
Réédition d'un exercice de peinture et collage de 2004