Si vous avez un ardent désir de réussir, inutile de prendre son pinceau. Mieux vaut faire le ménage, écosser les petits pois et polir cette belle illusion. Si vous avez la crainte d’échouer, inutile de prendre son pinceau. Mieux vaut aller fendre du bois et retrouver la maîtrise de soi-même (…) Vous ne pouvez œuvrer que quand vous avez une totale possession de tous vos moyens. Il est nécessaire de combiner recueillement et détachement pour avoir une vision claire.
Composer une peinture en observant les trois règles suivantes :
- Recopier l’une après l’autre, en les précisant éventuellement, les actions proposées ci-après avant de les mettre en œuvre.
- Accomplir chaque action.
- Après chaque action, laisser s’écouler une minute minimum sans agir, en regardant simplement ce que l’on a fait, sans penser à la suite.
Actions proposées :
- Tracer une ligne discontinue, inspirée de son trajet pour venir devant sa peinture.
- Verser une couleur liquide.
- Regarder devant soi, fermer les yeux et écrire le mot « invisibilité » ou « xoloitzcuintle ».
- Verser une couleur au travers d’une forme en pochoir.
- Remplir un champ de couleur parfaitement uni.
- Reproduire fidèlement l’action précédente.
- Transformer en simplifiant.
Dans cette composition, le temps passé à écrire l’action avant de la faire, et le temps passé à ne rien faire entre chaque action, sont des éléments invisibles mais sensibles de la composition. Il est possible, soit d’utiliser ces propositions d’actions, soit d’en imaginer de nouvelles, éventuellement inspirées d’actions réalisées dans d’autres peintures.