Le peintre éprouve parfois une certaine jouissance à coller sur sa toile ou son papier, sans passer par le dessin, toutes sortes de matériaux aux formes aléatoires et aux riches textures : du froissé, du rugueux, du plissé, du granuleux, du gaufré… Et puis il arrive un moment où il se trouve quelque peu débordé. Un moyen simple pour reprendre le contrôle consiste à recouvrir toute la matière chaotique d’une seule teinte, pour ne garder que son relief et l’unifier par la couleur (en gardant éventuellement quelques traces des couleurs que l’on recouvre, pour unifier sans uniformiser). Puis de faire intervenir la ligne, fine ou grossière, mais la ligne, pour recadrer tout ça. Éventuellement en s’appuyant sur les contours des matériaux collés, ou des accidents de matière, pour en extraire un dessin. Comme un explorateur dans un territoire vierge tracerait son chemin selon le relief rencontré.
Peinture de Michèle Thiollet
Peinture de Sylvie Sciancalepore
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Peinture de Jeanine Mandille