Les contradictions aussi se cultivent tout autant que la différence ou les paradoxes. Solides comme des noyaux, longues et râpeuses comme des os, elles servent de tuteurs. Mais un jour, pas trop tard, toutes les contradictions doivent tomber, comme des tuteurs. L’on reste seul alors, debout, pétri de cohérence, soi-même et juste cela, face à l’altérité, les pieds bien plantés (ou les racines, selon ce que l’on a).
Dimanche 15 avril – Comprendre l’illisible
Choisir dans un journal trois mots dans trois emplacements différents : un sujet, un verbe, un complément, pour produire une phrase en écriture automatique.
Avec les lettres composant cette phrase, créez un dessin occupant 100 % de votre feuille. La phrase ne doit plus être lisible - sauf en cherchant bien - les lettres servant d’abord de prétexte à la formation d’une structure de lignes.
Préparez un fond de matière animé en choisissant l’une des techniques suivantes :
• Collage / ponçage
• Transfert
• Gesso ou mortier animé de coups de brosses, raclages et griffages au couteau.
Faites émerger votre dessin sur ce fond de matière, par des couleurs posées tantôt dans les lettres, tantôt dans les intervalles. La couleur, posée en transparence, s’appuie sur les lignes mais se termine parfois en dégradé ou change de teinte à l’intérieur d’une surface. L’ensemble doit être à la fois structuré et fluide. Les mots ne sont pas lisibles mais leur message l’est.
Peinture en six jours - 1/6
Au cours d’un stage, différents sujets et techniques de peinture sont abordés jour après jour. Un premier sujet est consacré à une création qui se développe au long de la semaine. Un second sujet, "la peinture en six jours", est le point de départ d’une autre série de peintures, sur des énoncés chaque jour différents mais reliés les uns aux autres. A partir d’une idée lancée le premier matin, chaque matin suivant voit arriver une nouvelle proposition issue de ce qui a été créé la veille. La composition d’une peinture tient compte de ses équilibres internes, mais aussi de la relation avec celles qui l’ont précédé. Son format est défini par sa surface, mais aussi par le temps de son élaboration. De l’instantané à la durée, le temps est un matériau dont chaque peintre doit savoir se servir.
Du dimanche 15 au vendredi 20 avril 2012 – L’idée d’un chemin qui bifurque
(Sujet qui coure sur la semaine)
1/6
Préparez deux feuilles, pour deux peintures que vous allez avancer en parallèle au long des six jours du stage. Chaque jour sera consacré à une étape de réalisation, réalisée de deux manières différentes sur l’une et l’autre feuille.
Premier jour, première étape : vous allez représenter « l’idée d’un chemin qui bifurque ». Pour la première peinture, vous emploierez vos outils, vos couleurs et vos matières préférés, et vous œuvrerez selon votre manière familière. Pour la deuxième peinture, vous reprendrez la même composition, mais en changeant toutes les données concrètes : changement d’outils, changement de couleurs, de matières, voire changement de main.