On a l’impression qu’au fond les hommes ne savent pas très bien ce qu’ils font. Ils bâtissent avec des pierres et ils ne voient pas que chacun de leurs gestes pour poser la pierre dans le mortier est accompagné d’une ombre de geste qui pose une ombre de pierre dans l’ombre du mortier. Et c’est la bâtisse d’ombre qui compte.
Mercredi 18 avril 2012 – La bâtisse d’ombre
Vous préparez deux feuilles peintes en noir.
Sur une troisième feuille, vous élaborez un collage géométrique en relief. Chaque forme est assemblée pour exprimer l’idée d’un plan de lieu habité vu de haut, équilibrant les espaces et les circulations.
Le collage doit avoir une épaisseur modérée et constante, pour pouvoir servir de matrice d’impression. Quand il est terminé, vous l’enduisez de gesso et vous l’appliquez deux fois successivement sur vos fonds noirs, sans remettre de gesso. Quand le blanc a séché sur le relief, il est mis en couleur au moyen de techniques de brossage à sec, délavage, patine, dans une palette qui le relie aux sujets précédents. Des deux monotypes sur fond noir, l’un est laissé tel quel, l’autre est peint également.
Peinture en six jours 4/6
L’idée d’un chemin qui bifurque
L’une de vos deux peintures va vers l’enrichissement, l’autre vers le dépouillement.
L’un dépense largement et il s’enrichit, l’autre économise et il s’appauvrit.
L’infiniment simple a une saveur d’éternité dont la vie, dans une patience toute maternelle, nous invite chaque jour, chaque heure, chaque minute, à goûter tous les bienfaits.
Jeudi 19 avril 2012 – Revenir à soi
Aujourd’hui, on ne commence pas une nouvelle peinture, mais on s’arrête pour regarder, et prendre soin, de celles qui ont été faites depuis quatre jours. (Y compris « l’idée d’une chemin qui bifurque » 5/6)
Chez moi, on dit que lorsqu’on a beaucoup marché, il faut s’arrêter pour laisser à l’âme le temps de nous rejoindre. On ne peut pas toujours aller, il faut parfois revenir à soi.