La-structure-du-Iangage-esthétique. Il n'y a pas que ça dans la vie. Mais un artiste, même anonyme, ne risque rien en acquérant ces quelques notions, à condition toutefois de prendre quelque distance. « Esthétique» n'est pas pris dans l'acception "beau", mais comme "perceptible par les sens" (du grec : aisthanesthai). La sémiologie, c'est l'étude des systèmes de signes (des langues, du code de la route, en passant par les attitudes sociales). Roman Jakobson a établi un schéma général du fonctionnement d'un message que j'adapte à notre sujet, la peinture :
Chacun des termes de ce schéma est produit par des facteurs objectifs et subjectifs : le peintre est le produit d'un certain nombre de déterminismes sociaux et culturels au travers desquels s'élabore sa subjectivité. À cela s'ajoute le filtre des moyens matériels dont il dispose, ceux qui existent, ceux qu'il connaît, ceux qu'il choisit. Le tableau réalisé procède d'une relation entre le sujet (référent) et la façon de le traiter (code). L'un et l'autre, à travers l'histoire de l'art, seront soit imposés, soit choisis librement par l'artiste.
Les sens par lesquels le message-tableau parvient au spectateur sont à leur tour conditionnés par des déterminismes sociaux et culturels participant à l'élaboration de la sensation subjective. Ce schéma ne se déroule pas dans un seul sens, de gauche à droite. Chacun de ces termes agit sur l'autre. Pour illustrer ces interactions, je me réfère à l'énumération des 6 fonctions du langage de Jakobson :
- Fonction référentielle
- Fonction émotive
- Fonction conative ou injonctive
- Fonction esthétique
- Fonction phatique
- Fonction métalinguistique