Une manière supplémentaire de penser l'organisation de sa surface est d'utiliser les lignes qui découlent de son format (diagonales, médianes, largeur, longueur, moitié, tiers, quart...) Ceci contribue à établir une harmonie intrinsèque entre le sujet qui s'appuiera sur ces lignes, et la surface dans lequel il s'inscrit.
En voici un exemple : la «porte d'harmonie» de Sérusier.
Soit votre feuille rectangulaire. Vous reportez sur le grand côté du rectangle la dimension du petit côté. Vous répétez l'opération à droite et à gauche, obtenant ainsi deux carrés qui se chevauchent. Vous tracez les diagonales de ces carrés après avoir tracé celles du rectangle entier. Vous obtenez un filet de lignes et là, sans vous prendre les pieds dedans, vous cadrez votre nature morte, votre paysage ou tout autre sujet en vous servant d'une partie de ce filet.
D'autres tracés régulateurs peuvent s'imaginer, autant que de combinaisons de formes élémentaires (ligne, rond, carré, triangle) à l'intérieur des mesures inscrites dans votre format.
On peut aussi faire appel à la série additive de Fibonacci pour construire une composition : 1, 2, 3, 5, 8,13, 21, etc. Chaque nombre est la somme des deux précédents, la moyenne des deux nombres les plus proches, et se trouve dans un rapport voisin de la section dorée avec le précédent et le suivant. On se sert de ces mesures associées à des lignes et formes élémentaires pour distribuer l'espace du tableau et produire des rythmes purs.
Interdits
Ce sont les "hics" de composition qu'on trouve chez tout débutant. Éviter les formes ou les figures qui suivent ou rencontrent les bords de la feuille, ou ses angles, ou son milieu ; et les formes qui se juxtaposent ou sont simplement tangentes. À moins que ces effets ne soient expressément recherchés et soulignés comme dans le schéma en bas à gauche.
Composition selon la "porte d'harmonie" de Sérusier