Cessez de vous identifier à ce qui vous limite. Vous qui êtes artistes, essayez d’éviter l’expression de vous-même. Ne faites pas confiance à vos propres paroles. Méfiez-vous de votre foi et ne croyez pas à vos sentiments. Dégagez-vous de votre apparence et redoutez toute extériorisation autant que l’oiseau redoute le serpent.
Chapitre III - Introduction
La peinture, les pinceaux, les couleurs, votre sujet, vous avez tout bien réuni autour de vous. Et vous, dans tout ça ? Votre passé, votre présent, votre inconscient, vos certitudes, vos doutes, vos goûts et vos dégoûts, votre envie d’aller faire un tour, vos petits rituels pour peindre… Toutes ces données-là ont au moins autant d’importance que le poil de vos brosses, les couleurs ou le sujet en or que vous avez sous la main. Mais vous avez beau le savoir, que faire de ce savoir-là ? Surtout, n’y pensez pas trop, et découvrez simplement qu’inventer des comportements, vous jouer la comédie, vous regarder peindre et jouer de ce regard-là vous permet d’agrandir et d’aiguiser l’artiste qui est en vous. Pour cela, prenez-vous vous-même comme sujet d’observation et d’expérience, et comme le premier et le plus subtil outil dont vous disposez.
(Ce texte est extrait de Peindre en liberté n°2)
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