Nous avons commencé par des collages : images d’objets (l’empreinte l’humaine) images de la nature (ce qui existe sans nous) signes d’écriture (ça prend peu de place dans le monde matériel, et beaucoup dans celui de l’esprit).
Nous avons fait des collages d’images pour partir de l’observation du réel : les images ne sont pas le réel, elles en représentent seulement des aspects. Mais elles en font partie, sont elles-mêmes des objets. Et les peintures aussi.
Images, collages et peintures nous emmènent ainsi à l’aventure, dans des mondes d’idées et de sensations imprévisibles, qui se découvrent au fur et à mesure que nous peignons.
Papiers collés, arrachés, transférés, peinture jetée avec force, ou posée délicatement. Epaisseurs brutales de mortier, ou couleurs transparentes et légères. Construction élaborée, calculée, ou livrée ou hasard avant d’être remise dans les rails – ou pas. Chaque composition exposée ici est l’aboutissement d’un parcours sinueux élaboré à partir de propositions sibyllines (les “graines de peinture”) que chaque peintre a interprété à sa manière. De nombreuses œuvres (cf. illustrations ci-dessous de Ladin Sabras, et l'album) sont des variations où, autour d’une même composition, des moyens techniques, des processus différents sont employés, pour que chaque peinture ne soit pas un objet inerte. Mais un organisme vivant, capable de transformation, d’évolution, d’émotion.
Voir aussi les pages 81. De l'image de l'objet à la peinture comme objet / 1 et 2