La beauté, pour moi, est un oiseau avec des plumes merveilleuses. Elle est inaccessible et inatteignable. Quelqu’un a dit : « Je suis arrivé à la porte du temple, mais je ne suis jamais arrivé à y entrer. » La beauté, c’est un peu comme ce temple. Quand vous sentez que vous y arrivez, vous comprenez que votre bras est trop court. Il y a une distance dramatique entre ce qu’on désire et ce que l’on peut atteindre. La beauté est ainsi quelque chose qui vous échappe et dont il est délicat de parler. C’est pourquoi l’éducation joue un rôle essentiel. Il faut apprendre aux gens à voir la beauté, à la comprendre, la chercher et la désirer. Tout le monde apprend à chercher l’argent, le pouvoir, la force ou la victoire. Or la beauté, l’art, la poésie sont plus importants, parce qu’ils peuvent changer le monde (…) Il y a des gens qui ont une lumière dans les yeux et d’autres qui ne l’ont pas. Ceux qui l’ont ont compris ce qu’est la beauté ou le désir de beauté. Ils ont compris que la beauté, c’est l’âme de tout.
Au cours d’un stage, différents sujets et techniques de peinture sont abordés jour après jour. Un premier sujet est consacré à une création qui se développe au long de la semaine. Un second sujet, "la peinture en six jours", est le point de départ d’une autre série de peintures, sur des énoncés chaque jour différents mais reliés les uns aux autres. A partir d’une idée lancée le premier matin, chaque matin suivant voit arriver une nouvelle proposition issue de ce qui a été créé la veille. La composition d’une peinture tient compte de ses équilibres internes, mais aussi de la relation avec celles qui l’ont précédé. Son format est défini par sa surface, mais aussi par le temps de son élaboration. De l’instantané à la durée, le temps est un matériau dont chaque peintre doit savoir se servir.
- Sur une feuille blanche, vous disposez 5 caches de papier, destinés à réserver 5 portions de feuille vierges qui seront dévoilées et peintes l’une après l’autre, jour après jour, sans savoir à l’avance ce qui sera peint. La forme des 6 espaces ainsi définis (5 caches + le fond) sont pour moitié « presque géométriques » et pour l’autre moitié « presque non géométriques ». Ce premier jour, le fond est peint avec des couleurs qui vous sont familières, en laissant des traces de pinceau bien visibles. Quelques gouttes d’eau sont versées sur la peinture fraîche. Un délavage suit. La suite pour demain.
- « Bien que ce ne soit pas le but d’un ramasse-miettes, son implémentation peut aussi faciliter l’implémentation de la persistance d’objet. » Cette citation extraite d’un article informatique dans Wikipédia n’a pas de rapport avec la peinture, mais quand on ne la comprend pas, elle témoigne d’une certaine poésie. Dans le premier cache que vous retirez, vous faites une petite peinture pour illustrer cette notion de ramasse-miettes, en y faisant persister un écho de votre peinture du jour (lundi 29 avril 2013).
- Déposez une trace de vos empreintes du jour (mardi 30 avril 2013) dans l’espace encore vide du 2e cache.
- A l’emplacement du 3e cache, reproduisez avec soin au pinceau le détail d’un effet de matière d’hier.
- Sous le 4e cache, laissez en blanc. Et répandez du blanc ailleurs, blanc couvrant, pour enlever au lieu d’ajouter.
- Otez le 5e et dernier cache. Choisissez une seule couleur intense. Répandez la dans toute la composition, comme une inondation, en ne laissant que des ilots des étapes précédentes. Au besoin, utilisez auparavant du gesso ou du blanc couvrant pour mieux couvrir les surfaces à inonder de couleur. Au-delà des théories, des idées, des effets, des intentions, des échecs, des réussites, choisir la force simple, primitive et joyeuse de la couleur nue.