Il existe encore des gens qui savent dessiner, mais ils croient pourtant qu’ils ne savent pas. Toute personne sachant au moins écrire son nom, sait dessiner. La forme des lettres, leur assemblage, est chaque fois une merveilleuse source de composition. Associer à cela les outils et les techniques de la peinture, en plus de celles de l’écriture, donne accès à une source d’inspiration inépuisable. [Lire la suite ci-dessous]
Dans cette composition de Claire Thieullent, le découpage en 9 cases offre un premier effet de rythme.
Neuf est en toutes contrées le chiffre parfait de la mesure dans l’espace et du relancement dans le temps.
Les irrégularités dans la découpe et la succession des cases enrichissent le rythme sans le casser. Chaque motif, inspiré de lettres de l’alphabet latin, parait occuper son espace, pour y danser, s’y poser, y rebondir. Le contraste entre des traits doux en lavis, et des bords déchiquetés, entre les formes libres et leur clôture dans des cases, exprime des sensations ambivalentes, un tiraillement entre liberté et contrainte. Sans que les lettres ou les mots soient lisibles, un message secret se faufile, que chacun lit avec sa syntaxe intime.
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